Etude de gènes candidats influençant la mue chez le mouton

Job Type: 
Stage Master 2

Résumé du sujet de master :

La production de laine en Europe est devenue globalement non rentable, voire indésirable comparée à la production de viande ou de lait. Une des raisons est que le revenu laine est le plus souvent inférieur au coût de la tonte.
Des éleveurs en Angleterre ou Allemagne ont croisé leur race avec d’autres races ovines sans laine ou qui muent et renouvellent annuellement leur toison telles que la Wiltshire Horn, la Dorper, la Katahdin ou la Barbados Blackbelly, mais avec des degrés variables de réussite. Même si l’existence d’un gène majeur « Mue » a été suspectée dans d’autres populations (Pollott 2011), aucune mutation causale n’a été identifiée. Jusqu'à présent aucune tentative similaire n'a été réalisée en France.
Nous avons décidé de croiser la race Romane (dont seuls quelques animaux muent complètement) avec la race Martinik Hair (dont tous les animaux muent complètement). Ce croisement a été réalisé dans le cadre d’un schéma d’introgression.
Les analyses quantitatives réalisées sur ce dispositif montrent que la mue est un caractère fortement héritable (h²=0.50). Un important progrès génétique est observé sur la mue après 5 générations de sélection, sans toutefois modifier le fort potentiel de production de la brebis Romane. Nous n’avons pas observé dans notre population de distribution bimodale du phénotype suggérant la ségrégation d’une seule mutation causale. Cependant, le gain génétique conséquent réalisé, lié à une très forte héritabilité, suggère la ségrégation d’un nombre très restreint de mutations à très fort effet.
L’objectif de notre étude est de mieux caractériser le déterminisme génétique de ce caractère et de mettre en évidence les mutations causales liées à la mue. Pour cela, nous avons génotypé sur des puces 50K SNP les 10 pères utilisés pour créer la 6ème génération de sélection ainsi que 12 à 14 descendants par père (ayant des phénotypes extrêmes), soit 144 animaux. Ces génotypages sont actuellement en cours d’analyses et devraient définir des régions du génome à étudier plus précisément.
Le projet confié au master s’inscrira dans ce contexte et prendra la suite de l’analyse génétique. Ainsi, parmi les régions intéressantes mises en évidence, une étude de quelques gènes candidats positionnels et fonctionnels sera réalisée. Pour cela, l’étudiant sera chargé du séquençage de ces gènes sur un sous ensemble d’animaux judicieusement choisis. Si cette étape aboutit à la mise en évidence de polymorphisme associé au phénotype de mue, l’étudiant sera également chargé de typer ces mutations candidates au niveau de la population pour validation.

Techniques utilisées relatives au sujet :

Méthode de génétique moléculaire
- Extraction ADN
- PCR
- Séquençage
- Typages de polymorphisme (RFLP)

Analyse de données
- Analyse de séquence, logiciel CLC
- Statistiques (Excel, SAS)

Publications relatives au sujet :

Allain, D., Pena B., Foulquié D., Bourdillon Y., François D. (2014). Introgression of wool-shedding genes into the Romane breed sheep. Proc. 10th WCGALP.
Allain, D., Pena B., Bourdillon Y., François D. (2015). Sélection du mouton pour la mue : une alternative à la tonte. Renc. Rech. Ruminants, 22.
Leimbacher, F., Alexandre, G., Mathieu, M. et al. (2010) The Martinik Hair Sheep: a high potential breed to produce mutton in the Tropics. Proc. 8th World Merino Conf.
Pollot, G.E. (2011) A suggested mode of inheritance for wool shedding in sheep. J. Anim. Sci. 89 :8 :2316-232. doi:10.2527/jas.2010-3713.

Contact: 

Laurence Drouilhet

email: 
Laurence dot Drouilhet at inra dot fr
Phone: 
0561285375